Archéologie Sous Marine

Voilà quelques nouvelles d’archéologie sous marine !

Un peu par hasard…

Vous est il déjà arrivé de trouver un objet inattendu, alors que vous en cherchiez un autre ? Vous savez, en cherchant désespérément la télécommande du lecteur DVD entre les coussins du canapé, vous mettez enfin la main sur votre paire de lunettes de soleil ?

Et bien, c’est arrivé très récemment à un navire qui, parti localiser des containers tombé en Mer du Nord, a découvert complètement par hasard… une épave du XVIème siècle !

C’est quand même un sacré hasard, surtout que le bateau responsable de la perte des containers, le MSC Zoe, en a égaré entre 270 et 350 (suivant les sources…) en Janvier 2019. Si certains ont échoués sur les côtes, beaucoup ont du couler et écraser épaves et autres milieux naturels. Sympa.

Les bretons en pointe !

Pendant ce temps, la région Bretagne lance plusieurs projets d’archéologie sous marine, notamment pour retrouver l’épave des navires français La Cordelière et Le Régent, coulés en 1512 pendant une bataille navale. Pour cette opération, l’ENSTA propose d’utiliser des robots sous marins autonomes, afin de détecter d’éventuelles anomalies magnétiques.

Au fond du lac

Un peu plus loin (et plus haut), le Lac Titicaca livre peu à peu ses secrets, parfaitement conservés, grâce aux conditions exceptionnelles qui règnent au fond de l’eau !

Des plongeurs remontent des pièces, offrandes et artefacts dans un état incroyable, précieux témoignages des siècles d’occupation humaine sur le site, ainsi que son histoire tourmentée…

Il faut dire qu’ils ont de quoi être motivés… En effet, une légende raconte que pendant la conquête espagnole, le conquistador Pizarro avait exigé une rançon en l’échange du roi Inca Atahualpa qu’il avait capturé par la ruse. Les Incas payèrent  la somme demandée, en or, en argent et pierres précieuses… mais les espagnols ne tinrent pas leur parole. Voyant que les incas disposaient de tant de richesses, il tuèrent Atahualpa et attaquèrent la ville, construite sur le lac. Pour éviter que leur trésor tombe entre les mains de l’envahisseurs, les malheureux incas préférèrent le couler dans le lac.

On comprend qu’aujourd’hui, la moindre pièce d’or fasse resurgir le mythe d’un trésor englouti !

Le mystère de La Minerve

Notons que la marine nationale est à la recherche du sous marin La Minerve, disparue en Méditerranée en 1968. Le sous marin avait coulé mystérieusement et malgré les nombreuses expéditions, aucune trace n’a pour l’instant été trouvée.

Les sépultures marines sont des lieux sacrés dans l’esprit des gens de mer Ce sont des sanctuaires inviolables, qu’il est nécessaire de protéger des plongeurs indélicats. Encore faut il savoir où ils se trouvent ! L’utilisation de robots sous marins autonomes permettrait de gagner un temps considérable pour localiser de nombreuses épaves et ainsi apporter une conclusion à des questions restées sans réponses.  

 

Exploration et biomimétisme

Dans le domaine de l’exploration sous-marine, l’utilisation de robots autonomes en est encore aux balbutiements…

Dans les années 60, les instituts scientifiques (Ifremer, Comex, NOAA…) ont développé des mini sous-marins habités, capables de plonger à grande profondeur. Par exemple, les explorateurs Jacques Piccard et Don Walsh ont utilisé le bathyscaphe Trieste de 180T, fabriqué par le père de Jacques, pour tenter d’atteindre en 1960 le fond de la fosse des Mariannes, réalisant une plongée à 10,916m… En 2012, c’est le réalisateur / explorateur James Cameron qui utilise le Deep Sea Challenger de 12T pour atteindre la profondeur de 10,898m.

Ces plongées habitées sont coûteuses, compliquées et extrêmement risquées. Imaginez un peu James Cameron, qui mesure pas moins d’1,88m, enfermé dans une bulle d’1m de diamètre pendant… 10h ! En sachant qu’au fond de l’océan la pression est d’environ 1100 atmosphères, la moindre erreur est potentiellement fatale.

Pour éviter ces contraintes et limiter les coûts, des appareils contrôlés à distance (Remote Operated Vehicle – ROV), reliés par un câble au bateau et à l’équipage, sont couramment utilisés pour réaliser diverses tâches, comme inspecter mais aussi intervenir, grâce à des pinces robotiques. Bien que les avantages soient nombreux, il est encore nécessaire de mobiliser un pilote, mais aussi un bateau et  tout son équipage, pour déployer ce genre d’engins.

Alors, depuis quelques années, plusieurs solutions d’exploration robotiques ont été étudiées, notamment par l’utilisation de robots autonomes (Autonomous Underwater Vehicle – AUV). Ces robots peuvent donc être déployés, réaliser leur mission avec peu ou sans intervention humaine, et être récupérés lorsque leur batterie est vide (ce qui peut représenter plusieurs jours d’autonomie pour les planeurs sous-marins).

Dans cet article, je m’intéresse particulièrement à une branche de la robotique, qui s’inspire de la nature pour trouver des solutions : le bio-mimétisme. En effet, les animaux évoluent en permanence et leur forme est donc bien plus adaptée à leur environnement, grâce à des milliers, voire millions, d’années d’essais et d’erreurs.

Il y a le plus classique : dans le ciel, il y a les oiseaux, dans la mer, il y a les poissons ! Alors, plusieurs projets ont pour objectif de mimer le déplacement des poissons, pour le loisir, mais aussi pour l’exploration sous marine. Un robot poisson peut ainsi observer la faune et explorer les fonds marins sans inquiéter les habitants. (Source Le Monde)

Notez que certains modèles sont déjà disponibles dans le commerce…

Plus surprenant, des scientifiques ont reproduit le mode de déplacement de la tortue et permettent ainsi à un petit robot de se déplacer sans contraintes sur les 3 axes. L’objectif, une fois de plus, étant de maximiser la mobilité en limitant l’impact sur l’environnement, cette fois ci en évitant de soulever de la vase qui pourrait obstruer le champ de vision. (Source Futura Sciences)

Toujours pour l’exploration sous marine, mais avec une forme moins… sympathique, des scientifiques ont reproduit le mouvement du serpent ! Cette forme allongée lui permet de se faufiler et d’évoluer dans des espaces réduits. (Source Futura Sciences)

Encore plus surprenant, des scientifiques ont mis au point un robot sous-marin souple, en suivant le modèle du poulpe. Il n’y a donc plus de structure rigide, mais ‘juste’ des poches souples qui se gonflent ou se vident successivement pour actionner le déplacement du corps en silicone. (Source Sciences et Avenir)

A quand un monde aquatique à la ‘WestWorld’ ? Ça serait moins polémique et problématique que d’enfermer des animaux marins dans un parc… Qu’en pensez vous ?

Archéologie Sous Marine

Une incroyable découverte en Mer Noire !

Des plongeurs ont découvert une soixantaine d’épaves de bateaux, datant de différentes époques et surtout, dans un état de conservation incroyable. Cette découverte, qui s’est faite presque par hasard, va déboucher sur l’une des plus ambitieuse campagne d’archéologie sous marine.

Découverte de 62 épaves en Mer Noire

On peut imaginer que les plongeurs seront aidés de ROV et pourquoi pas, d’AUV pour réaliser un inventaire précis des épaves et identifier un maximum de zones d’intérêts.

Menace sur le Titanic

Ces vestiges nous lient à notre passé et nous font aussi réaliser la fragilité des environnements dans lesquels elles reposent. Le Titanic a sombré il y a tout juste un siècle et pourrait avoir totalement disparu d’ici 20 à 50 ans ! La faute à qui : une bactérie resistante, à la pression énorme, au froid polaire, à l’absence de lumière…

L’épave du Titanic aura disparu en 2030

Tombe sous marine

Autre découverte récente, un sous marin allemand de la Première Guerre Mondiale a été retrouvé dans les eaux belges. Il aurait coulé avec tout son équipage (23 hommes à bord), dont les dépouilles seraient toujours enfermées dans la partie étanche du sous-marin. En effet, les plongeurs ont constaté que les écoutilles et les sas de sécurité sont tous fermés, laissant penser que l’intérieur du sous-marin n’a pas été inondé.

L’épave d’un U-Boot retrouvé en Belgique

Toutes ces découvertes font resurgir un passé, plus ou moins lointain. Ce sont autant de raison de prendre soin de nos océans et des sites de mémoires que sont les épaves : elles sont à la fois musées et cimetières. Raison de plus pour les respecter !

Exploration sous-marine

Voilà un article récent, sur l’utilisation d’un AUV pour aider les historiens à retrouver des traces du passé. C’est une belle trouvaille et une démonstration de plus que les AUV sont des outils extrêmement utiles et performants pour les archéologues !

Un AUV retrouve un prototype du Avro Arrow au fond du Lac Ontario

Leur étude et leur préservation nous permettront de mieux nous connaître et de mieux nous souvenir.
La mer a englouti des milliers de navires, d’objets et même, de villes : combien restent à découvrir ?